Rurrenabaque, au porte de l’Amazonie bolivienne

Tour pour l’Amazonie

Pour se rendre à Rurrenabaque, la route n’a pas très bonne réputation. Elle n’est pratiquement pas goudronnée et apparemment, elle est dangereuse. Je vous avoue que je l’ai faite de nuit l’aller et le retour et je trouve ça mieux.

Le village n’a rien d’extraordinaire, c’est vraiment pour partir plusieurs jours dans la selva et la pampa.

3 jours, 2 nuits pour 1 400 bol + 350 l’entrée des 2 parcs.

Jour 1 : à la découverte de la selva

On devait partir à 8h30, mais vous connaissez le rythme latino…

On prend une petite barque à moteur. On longe le fleuve. On s’imprègne petit à petit de l’Amazonie. C’est une ambiance particulière, à part entière. Un voyage dans un voyage. Ça a un côté effrayant et fascinant à la fois. Tu intègres un autre monde, d’autres règles où la nature est reine. Un espace aux énergies puissantes.

Premier arrêt dans un village. Le guide a une connaissance sur tout, c’est incroyable. C’est un indigène. Sur le chemin, on s’arrête régulièrement pour goûter des fruits ou des plantes médicinales. Il nous explique les biens faits de chacune. Ils se nourrissent uniquement de produits frais et naturels. Ils se guérissent à base de plantes.

On a fait du jus de canne à sucre nous-mêmes. Alors, je ne sais pas si vous avez déjà goûté, mais c’est extraordinairement bon (oui rien que ça) avec un peu de citron vert du jardin. On a ensuite goûté de la canne à sucre directement via la plante.

Nous repartons en bateau direction le logement. Ce moyen de transport est si agréable (ça change du bus). On arrive un peu tard, on déjeune (très bon repas).

Le guide nous laisse choisir plusieurs options :

  • Soit on reste au Lodge. On reprend le bateau et on fait une pirogue pour faire du rafting et on va voir des perroquets.
  • Ou alors on va marcher dans la jungle. On va voir le mur des perroquets et on dort dans l’Amazonie de façon plus aventurière.

Alors moi, je ne me comprends pas. Je suis un peu précieuse, j’aime mon petit confort et à chaque fois, je choisis l’option la plus roots, la moins confortable.

C’est parti ! On prend tout ce dont nous avons besoin pour dîner, petit déjeuner et dormir dans la jungle.

On reprend le bateau puis on marche quelques heures. En découvrant la nature qui est si impressionnante, si dense, on arrive au logement. En effet, on va être 100% en immersion au cœur de la nature. Le bruit des animaux, c’est très impressionnant. Et là, c’est le drame, il se met à pleuvoir, un déluge. On décide quand même d’aller au mirador pour dominer l’Amazonie. On a le privilège d’assister à des orages de tous les côtés, c’est magnifique et magique. On ne pourra pas aller voir les perroquets, car quand il pleut, ils rentrent chez eux. On aura eu la chance de les voir sur le chemin. Je ne savais pas, mais ils sont toujours par 2, en couple. Si l’un meurt, l’autre se laisse mourir. C’est beau l’amour.

On rentre dîner. Un festin nous attend. Au moins 7 à 8 plats différents. Nous sommes sans voix. C’est délicieux. Il pleut énormément et à travers la bâche qui couvre nos lits, le bruit de l’eau est très fort. Une bonne nuit nous attend.

Les choses que l’on a goûté :

  • Naranja limon
  • On a gouté le fruit du cacao
  • On a mangé un Carambol (ça ressemble à une étoile orange)
  • Chima (genre de patate douce)
  • Cedrio (similaire aux fruits de la passion)
  • Pan de fruta (cuit à l’eau ça ressemble à une châtaigne)
  • Chantaloro (goût papaye)
  • Noni : on ne l’a pas gouté, mais ce fruit pue la chaussette mouillée ou le vieux fromage (une horreur !)

Jour 2 : à la rencontre des animaux

Il a plu toute la nuit non-stop. Réveil par le guide à 6h30. Il pleut toujours, j’ai dormi, mais je me suis réveillée plusieurs fois. Je ne sais pas si je préfère entendre le bruit des animaux ou celui de la pluie. C’est la première fois que je souhaitais que la nuit se termine rapidement (pas très rassurée la Virginie). On se prépare pour partir directement au mur des perroquets. Petit souci, quand il pleut en Amazonie les chemins deviennent des fleuves et certains passages sont bloqués par des arbres. Le trajet était parsemé d’embûches. On est monté sur le dos du guide, on a traversé des nouvelles rivières formées durant la nuit. Le guide avait sa machette pour nous faire un nouveau chemin. Ça, c’est de l’aventure ! On arrive au mur des perroquets. On domine toute la jungle, c’est magnifique, c’est impressionnant. Malheureusement, il pleut encore un peu et nous ne verrons pas de perroquets.

Tout au long du chemin, on voit beaucoup d’arbres :

  • L’arbre d’encens, anukaperi (un anesthésiant) on a mâché la tige et on a eu la langue légèrement paralysée
  • L’arbre d’açai (je connais ce fruit d’Amazonie depuis Barcelone, c’est une tuerie, j’en fais des bols avec des fruits, du granola ça apporte beaucoup de fer)
  • On a vu un arbre qui s’appelle Matapalo (pour faire des plâtres lorsque l’on a des fractures, par exemple)
  • Connaissez-vous l’arbre qui marche ? Le Pachua (il est très lent, mais il marche vraiment). Il a plusieurs petits troncs
  • On a gouté des minis noix de coco
  • On a vu un arbre qui s’appelle « Uña de la gato » = ongle de chat. Et j’en passe…

On repart pour le petit déjeuner. Encore une fois, c’était délicieux et nous avons goûté des jungles pancakes à base de fromage (que l’on ne sent pas trop) avec du dulce de leche. On repart pour prendre le bateau. On rencontre un ruisseau tout le long du chemin. Un ruisseau avec beaucoup de boue.

On arrive tant bien que mal au bateau, direction la pampa. Le niveau de l’eau du fleuve est très haut. Des arbres flottent dans l’eau. Certains passages sont risqués, car il y a des vagues et le courant est très fort. Je précise que notre bateau, c’est une barque et que nous sommes très proches de l’eau. On a eu un peu peur.

Ensuite, on laisse le bateau pour la voiture. Il faut savoir que la pampa, c’est plus tranquille, on marche moins et on voit beaucoup plus d’animaux. Durant le trajet, on voit des paresseux, des capibaras (ils ressemblent à des castors) et des singes. On change totalement d’ambiance. Il y a beaucoup de végétations, mais c’est très différent, c’est plat, plus calme et relaxant. On arrive au mini port pour prendre un bateau et là que voit-on ? Des dauphins rose et gris. On prend le bateau direction le logement. On déjeune. Les lodges sont vraiment biens. On se met en maillot de bain et on va nager avec les dauphins. Ils ont fait un peu les timides, mais on les a quand même très bien vus.

Puis petite balade nocturne en bateau. Malheureusement, on n’aura pas vu grand-chose à part beaucoup de moustiques. On rentre dîner. Encore un repas délicieux.

Jour 3 : baignade avec des dauphins

Réveil à 6h pour un petit déjeuner magnifique. Que des plats boliviens.

  • Chocolat chaud, mais le vrai chocolat. Ici, le chocolat chaud est fait avec du chocolat et de l’eau. Ça change
  • Masaco : mélange de bananes et viande
  • Sonso : manioc et fromage
  • Empanadas aux fromages
  • Qunapé : manioc, fromage, lait, cuit au four (forme de donuts)

Vous comprenez que dès 6h manger tout ça, c’est beaucoup pour moi. J’ai tellement mangé pendant ce séjour que je suis barbouillée, pas la grande forme, mais ce n’est pas grave, je mangerai jusqu’au dernier repas. Impossible de passer à côté de toutes ces saveurs et ces nouveaux plats. Et le cuisinier cuisine si bien.

Direction le bateau pour longer le fleuve à la découverte des singes et des tortues.

Ensuite, on va nager avec les dauphins et chercher des graines pour faire des bracelets. Ces graines ont soi-disant certains pouvoirs.

Retour au lodge pour un déjeuner, pardon, un festin. On a mangé du Dunukuabi : poisson cuit à la feuille de bananier. On a goûté du Pakou : autre poisson cuit au feu de bois.

Bilan 

La selva et la pampa, ce sont des endroits hors du temps. Si différent de nos vies. La nature a quelque chose de si différent et nous met dans une sacrée ambiance. C’est tellement difficile de retranscrire toutes ses émotions et ses sentiments. C’est si fort de vivre cette expérience. Laissez-vous tenter ça vaut le coup.

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